Le compte bancaire du conjoint décédé et ses placements financiers éventuels méritent d’être immédiatement bloqués. Le sort de l’argent en effet doit être fixé dans le respect des règles de la succession, qui peuvent être complexes dans certaines familles. Dans cette attente, l’utilisation non encadrée des fonds pourrait créer des conflits. Veillez donc à figer les flux jusqu’à y voir plus clair…
Répondre à cette question vous permet d’anticiper le sort de l’argent.
Une information importante à connaître : les sommes sur le compte en banque au nom du conjoint décédé ne lui appartiennent pas nécessairement. En effet, ce n’est pas la titularité qui entraîne la propriété, c’est l’origine des fonds.
Au cas par cas :
En théorie, c’est assez simple. En séparation de biens, vous ne touchez pas au compte individuel de votre conjoint décédé. Mariés sous le régime de la communauté :
Mais en pratique, l’argent de la succession peut poser problème.
Le compte individuel du conjoint décédé est bloqué dès que la banque est informée du décès (par le notaire ou les héritiers). Les héritiers peuvent toutefois utiliser les fonds, dans la limite de 5 000 €, pour payer les frais funéraires.
Le compte joint n’est pas bloqué au décès de votre conjoint décédé. La situation est favorable : vous continuez d’avoir accès à l’argent.
Si vous n’avez pas d’enfants, c’est facile : vous héritez de tout l’argent de votre conjoint décédé.
Une exception : si votre conjoint laisse 1 ou ses 2 parents vivants, ils sont également héritiers. Dans ce cas, vous récupérez la moitié de l’argent commun et chaque parent vivant hérite d’1/4 de l’autre moitié.
Si vous avez des enfants, 2 alternatives.
Notez que c’est la règle obligatoire si votre époux a des enfants d’une autre union.
Dans ce cas, pas de difficulté particulière :
Vous ne payez pas de droits de succession (la loi exonère le conjoint survivant), vos enfants en revanche payent des droits de succession sur la valeur de leur part qui dépasse 100 000 € (abattement). A votre propre décès, vos enfants héritent de l’argent s’il en reste – et payent de nouveau des droits de succession.
C’est la situation la plus fréquente. Vous êtes usufruitier de tous les biens de la succession et vos enfants en sont nus-propriétaires. Les règles sont plus faciles à comprendre sur les biens immobiliers : vous jouissez des biens (vous les habitez ou vous percevez les revenus de location) mais vous ne pouvez pas les vendre. A votre décès, le patrimoine est donc intact et vos enfants en héritent. L’usufruit sur l’argent est plus délicat à mettre en œuvre…
Vous avez récupéré la moitié de l’argent qui vous revient, vous êtes usufruitier sur l’autre moitié. L’usufruit sur les sommes d’argent constitue un quasi-usufruit : vous avez le droit de disposer de l’argent (et donc de le dépenser), mais à condition qu’il se retrouve dans votre succession à votre décès. Vos enfants héritiers doivent en effet pouvoir récupérer l’usufruit des fonds du compte bancaire du conjoint décédé. A défaut, ils sont lésés. S’ils craignent pour leur héritage, les enfants peuvent demander la mise en place d’un cautionnement ou la conversion de l’usufruit en rente viagère. En pratique, les enfants laissent leur parent survivant disposer librement de l’argent.
Cette problématique est plus fréquente. L’argent du compte bancaire du conjoint décédé en effet est volatil : difficile de tracer les fonds. Or à votre décès, si les fonds ne sont pas identifiés comme des biens appartenant à vos enfants pour leur nue-propriété, ils payent de nouveau des droits de succession. Alors qu’en principe, ils récupèrent l’usufruit gratuitement.
La moitié de l’argent commun soumis au démembrement de propriété nécessite donc un traitement plus précis, pour permettre aux enfants d’en hériter en franchise d’impôt à votre décès. 2 possibilités :
Veillez à demander conseil à votre notaire, pour assurer à vos enfants d’éviter la double-imposition des sommes des comptes bancaires en démembrement de propriété.
Au décès de votre époux, n’hésitez pas à consulter le Ficoba. Il liste l’ensemble des comptes bancaires ouverts à son nom. De cette manière, vous êtes sûr de réintégrer dans la succession tout l’argent placé. Partez du principe que vous n’en avez pas nécessairement eu connaissance… Et si le compte avait été alimenté avec des fonds communs ? Vous en récupérez automatiquement la moitié.
La donation-partage, comme son nom l’indique, consiste à donner votre patrimoine, tout en le partageant…
Argent de poche, cadeaux de naissance, ouverture d’un Livret A… vous avez de nombreuses occasions…
Un simulateur de droits de donation avec usufruit vous permet de calculer le montant de…
Quand un de vos parents décède, vous héritez d’une part de son patrimoine. Quelle part…
L’usufruit successif permet de verrouiller par anticipation les droits de propriété sur un bien. Le…
Transmettre votre patrimoine à vos enfants sans payer d’impôt, c’est possible ! Mais à condition toutefois…