Les meubles meublants de la succession sont souvent négligés. Les héritiers pensent qu’ils peuvent se les partager entre eux sans plus de formalités, et se servent dans le logement du défunt. Pourtant ces biens entrent dans l’actif successoral, et dès lors, la transmission est imposée. La loi propose plusieurs options pour déterminer leur valeur. C’est sur cette base que vos droits de succession sont calculés. Zoom sur le sort des meubles meublant la résidence de votre parent décédé.
La loi définit les meubles meublants comme les biens « destinés à l’usage et à l’ornement des appartements, comme tapisseries, lits, sièges, glaces, pendules, tables, porcelaines et autres objets de cette nature ». Globalement, tous les effets personnels qui garnissent le logement sont des meubles meublants, et rentrent dans la succession. Les objets précieux et les pièces de collection, par exception, ne sont pas des meubles meublants : ils font partie de la succession, mais n’obéissent pas aux mêmes règles d’évaluation.
L’intérêt de d’identifier les meubles meublants ou non est le suivant : tout ce qui est considéré comme meuble meublant vous offre 3 options au moment de leur valorisation. Vous pouvez en effet choisir une évaluation forfaitaire ou au réel, selon diverses méthodes. Tout ce qui n’est pas considéré comme meuble meublant sera obligatoirement évalué au réel.
Au décès d’un proche s’ouvre sa succession. Les dettes du défunt sont déduites de ses actifs, pour déterminer le fameux actif successoral. Cet actif successoral comporte selon les situations : du patrimoine immobilier, des placements et de l’argent, et des biens mobiliers. L’ensemble est évalué, 3 enjeux à la clé :
Si vos parents étaient mariés, le sort des meubles meublants diffère selon le régime matrimonial.
Certains héritiers sont tentés « d’oublier » les meubles meublant la résidence principale de leur proche défunt – pour réduire les droits de succession. Cette pratique est interdite, et risquée. Quand le défunt était en maison de retraite, l’inoccupation de son logement ne permet pas de sortir les biens de la succession, vous devez déclarer tous les biens constitutifs d’actif successoral. A défaut, vous pouvez faire l’objet d’un redressement.
La loi encadre l’évaluation des meubles meublants de la succession. Vous avez le choix entre 3 méthodes.
1/ L’évaluation sur la base du prix de vente par adjudication :
Vous pouvez décider, avec l’accord de vos cohéritiers, de vendre les meubles meublants de la succession. En pratique, il est fréquent d’organiser des ventes de particulier à particulier de type vide-maison. Attention, cette pratique ne compte pas pour la détermination de la valeur des meubles meublants !
Pour estimer les biens sur la base de leur prix de vente, vous devez procéder à une vente publique, c’est-à-dire une vente aux enchères.
2/ L’évaluation au réel sur la base d’un inventaire :
Un notaire, un commissaire-priseur ou un huissier de justice fait l’inventaire des meubles meublants de la succession, et estime leur valeur. C’est sur la base de cette estimation que les droits de succession sont calculés.
Notez que procéder à un inventaire implique des coûts… Vous rémunérez en effet le notaire, et vous payez des frais proportionnels à la valeur totale de l’actif.
3/ L’évaluation forfaitaire à 5% :
A défaut de vente aux enchères et d’inventaire, l’administration fiscale retient une valeur de 5% de l’actif successoral.
Exemple : le patrimoine du défunt comporte des biens immobiliers d’une valeur de 900 000 €, et de l’argent placé pour une valeur de 100 000 €. Dans ce cas, les meubles meublants de la succession sont évalués à 5% x 1 M€ = 50 000 €.
Faites votre choix en fonction des valeurs respectives des meubles meublants et du patrimoine du défunt sans les meubles meublants
Dans certaines situations, vous êtes obligé de passer par un inventaire :
Pour les biens les plus précieux, peu importe qu’ils garnissent le logement au même titre que les meubles meublants de la succession, vous n’avez pas le choix. Bijoux, objets d’art ou de collection : la valeur retenue est la valeur indiquée dans les contrats d’assurance.
A l’ouverture de la succession, le notaire vous indique les parts d’héritage de chacun. Vous êtes alors propriétaire indivis, pour votre part d’héritage, sur l’ensemble des meubles meublants de la succession. Dès lors, plusieurs options :
Vous payez des droits de succession sur votre part d’héritage. En fonction de votre lien de parenté avec le défunt, vous bénéficiez d’abattements. Le taux d’imposition diffère également selon le lien de parenté.
Exemple : votre parent décède. Vous héritez de meubles meublants d’une valeur de 10 000 €, et d’un appartement estimé à 200 000 €. En tant qu’enfant, vous bénéficiez d’un abattement de 100 000 €. Vous payez donc des droits de succession sur 110 000 €, calculés en application du barème proportionnel.
La donation-partage, comme son nom l’indique, consiste à donner votre patrimoine, tout en le partageant…
Argent de poche, cadeaux de naissance, ouverture d’un Livret A… vous avez de nombreuses occasions…
Un simulateur de droits de donation avec usufruit vous permet de calculer le montant de…
Quand un de vos parents décède, vous héritez d’une part de son patrimoine. Quelle part…
L’usufruit successif permet de verrouiller par anticipation les droits de propriété sur un bien. Le…
Transmettre votre patrimoine à vos enfants sans payer d’impôt, c’est possible ! Mais à condition toutefois…