Lorsque le défunt laisse du patrimoine, les règles de dévolution successorale sur les biens meubles et immeubles sont relativement faciles à comprendre. Les biens sont en effet partagés à proportion des parts de chaque héritier. Si la répartition est impossible, les héritiers vendent du patrimoine pour partager l’argent. Et lorsque le conjoint survivant opte pour l’usufruit, les droits de chacun sont déterminés de manière simple – l’usufruitier habite le bien immobilier et/ou touche les revenus locatifs. La succession du conjoint survivant sur les comptes bancaires de son époux décédé est en revanche complexe à appréhender en présence d’usufruit. La notion d’usufruit en effet est plus difficile à mettre en œuvre sur des sommes d’argent – consommables par nature. Placements, épargne, assurance-vie, compte courant… découvrez comment calculer le montant qui revient à votre époux au jour de votre décès.
Avant toute chose, vous devez comprendre la notion d’actif successoral. C’est la part de patrimoine qui vous appartient à votre décès, et qui est partagée entre vos héritiers. Or lorsque vous êtes marié, le mariage peut avoir créé du patrimoine commun. Vous devez donc bien distinguer la valeur qui revient automatiquement à votre conjoint survivant, et la valeur de votre actif successoral partagé entre vos héritiers.
Ce régime séparatiste permet d’identifier plus facilement le patrimoine respectif de chaque époux.
Au régime communautaire, vous avez créé du patrimoine commun avec votre époux.
La succession de votre conjoint survivant porte sur l’intégralité des comptes bancaires et des biens meubles et immeubles. Il lui suffit d’obtenir un acte de notoriété le désignant comme seul héritier : il dispose de tout l’argent librement – et sans payer de droits de succession !
A noter : si vous laissez votre père et/ou votre mère vivant(e), chaque parent hérite d’1/4 de votre succession. Dans ce cas, la succession de votre conjoint survivant se limite à la moitié ou aux 3/4 des fonds disponibles sur les comptes bancaires.
A votre décès, votre époux a le choix.
A noter : lorsque les enfants sont issus de plusieurs unions, pas d’option possible pour le conjoint survivant. Il hérite obligatoirement d’1/4 de votre succession, sauf dispositions différentes aménagées par libéralités de votre vivant – donations, legs…
Vous avez des placements financiers (PEA, assurance-vie, Livret A, PEL…) ? Vous laissez des comptes courants ? Voici comment s’organise la succession de votre conjoint survivant sur votre argent lorsqu’il a choisi l’usufruit de vos comptes bancaires.
Le démembrement de propriété sur les comptes bancaires pose alors 2 questions :
En démembrement de propriété, la fiscalité s’applique comme suit :
Mais lorsque l’usufruit porte sur de l’argent, il est difficile au décès du conjoint survivant de tracer l’origine des fonds. Dans ce cas, vos enfants risquent de se retrouver redevable de droits de succession sur cet argent. Pour éviter cette situation, le notaire rédige une convention de quasi-usufruit.
Le démembrement de propriété sur un bien immobilier est sécurisant : l’accord des usufruitiers et nus-propriétaires est obligatoire pour vendre le bien. Sur l’argent, c’est plus risqué : votre conjoint survivant le dépense librement. Quid s’il ne reste rien à son décès ?
En règle générale, les banques clôturent les comptes du défunt une fois averties du décès.
Comment débloquer les comptes personnels ? Le conjoint survivant doit obtenir un acte de notoriété auprès du notaire pour pouvoir disposer des fonds. Quid des comptes joints ?
Les sommes sur un compte joint sont présumées en indivision. Par conséquent, la moitié de l’argent revient à votre conjoint survivant et l’autre moitié entre dans l’actif successoral. Mais si vos enfants prouvent que vous avez seul alimenté le compte, alors tout l’argent entre dans l’actif successoral.
Le nom du titulaire du compte ne suffit pas à prouver la propriété exclusive des fonds. En communauté réduite aux acquêts, le compte ouvert au seul nom de votre époux est présumé appartenir à la communauté. Dans ces conditions, la moitié des sommes entre dans l’actif successoral.
Le conjoint survivant reçoit les capitaux du contrat d’assurance-vie lorsqu’il est désigné comme bénéficiaire. Ces fonds sont hors succession, les enfants n’ont aucune part d’héritage sur les sommes d’argent.
Quand le conjoint survivant opte pour l’usufruit, il dispose d’un quasi-usufruit sur toutes les sommes d’argent du défunt – espèces, comptes courant, épargne… La succession de votre conjoint survivant sur vos comptes bancaires est alors favorable : il dépense librement l’argent – à charge de le restituer à son décès ! Sur les comptes titres, les règles sont différentes… Le conjoint survivant reçoit les intérêts et dividendes, mais il n’est pas autorisé à céder librement les valeurs mobilières. Dans cette situation, il est recommandé de prévoir une convention pour organiser les droits et obligations respectifs des enfants et du conjoint survivant.
Les banques sont généralement précautionneuses, et refusent l’accès aux comptes du défunt sans acte de notoriété. Les héritiers, en tout état de cause, doivent agir vite lorsque le climat familial est conflictuel. Au jour du décès, les héritiers peuvent prendre contact avec la banque et avec le notaire, pour éviter tous retraits mettant en péril leur part d’héritage.
Vos héritiers peuvent retrouver la liste de l’intégralité de vos comptes bancaires en s’adressant au Ficoba.
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